Mgr de Mercy évêque de Luçon et les serments de 1792-1795
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prèler un serment véritablement coupable, quand on affecte de le séparer des circonstances qui l'ont préparé, de celles qui l’accompagnent et qui décident de ses véritables rapports.
« Elle n’est donc pas si grande que prétend l'établir M. l'évêque de Langres, la différence qui se trouve entre le serment que nous discutons et celui que les évêques députés aux Etats généraux refusèrent de prêter, ou qu'ils ne voulurent prêter que sous les réserves formelles et expresses des objets purement spirituels @ janvier 1791), À la vérité, la constitution schismatique, dite la constitution civile du clergé, en était plus spécialement l'objet. Mais est-il bien vrai qu’elle soit devenue étrangère au nouveau serment? Elle existe encore tout entière, cette nouvelle et antichrétienne constitution : ses principes et ses bases font toujours partie du code national, même sous le régime de la
_ nouvelle République (22 septembre 1792) qui se montre si étrangère à toutes les religions. Ce nouveau culte, que l’Assemblée constituante avait consacré, est encore celui que la France avoue, qu'elle salarie. Les législateurs d'aujourd'hui, en exigeant le serment de fidélité à la nation, d'attachement jusqu’à la mort àla liberté, à l'égalité qu’ils proclament, ont-ils oublié, permettent-ils qu'on oublie l'extension qu'ils donnent eux-mêmes aux droits de l'homme, la suprématie que cette Constitution civile du clergé leur donne sur les matières religieuses, la souveraineté indéfinie du peuple qui lui. soumet la hiérarchie de l'Eglise, le choix, la disposition de ses ministres, le droit de proscrire ses lois, d’anéantir ses dogmes, de régler sa discipline? Est-ce lorsque la Convention nationale se prépare à n'avoir d'autel que celui de la patrie, de Dieu que la liberté avec toutes les livrées de la licence, lorsqu'elle croirait souiller sa Conslitution si dans l'enseignement public on mettait des idées religieuses, celle même d’un Dieu, que les ministres et les enfants de la religion catholique seront sans méfiance pour les engagements qu’elle leur proposera, et qu'ils pourront se persuader qu'avec elle il n'yarien à risquer pour eux, relativement au plus grand des intérêts ? Se persuaderont-ils que lorsque la perfection évangélique est proscrite et le célibat des prêtres et l'indissolubilité des mariages, conséquences toutes naturelles dans les principes de