Mgr de Mercy évêque de Luçon et les serments de 1792-1795
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nos philosophes, des prétendus droits de l'homme, el de la liberté naturelle dont la constitution civile du clergé contenait plus que le germe, se persuaderont-ils que cette constitution est évidemment étrangère au serment de la liberté et de l'égalité, qu'il est sans aucun rapport aux objets religieux ? S’il ne les distingue pas formellement, il les confond, ou du moins on peut l'en soupconner, et le véritable chrétien doit avoir en horreur un pareil soupcon, ilne luiest pas permis de s’y reposer. Quand il traite avec les ennemis de la foi, il doit toujours commencer par une profession claire et précise qui prouve qu'il ne traite pas avec les dominations de la terre des intérêts du ciel, qui sont hors de leur compétence.
« On nous oppose la conduite des premiers chrétiens. Ils juraient, dit-on, la fidélité aux empereurs infidèles ou persécuteurs ; ils ne se croyaient pas par là astreints aux édits contraires au christianisme, ils regardaient l'exception des choses défendues par la loi divine comme de droit naturel et comme faisant partie du serment, sans qu’il fût nécessaire de l’énoncer. Sans doute, les premiers chrétiens prêtaient serment de fidélité aux empereurs infidèles ou persécuteurs, mais seulement pour les objets soumis à leur pouvoir. Dans tous les temps, on les vit, non se contenter de réserver seulement dans leurs cœurs les droits de leur religion, mais toujours les réclamer hautement avec force et courage. Jamais ils ne souffrirent qu’on pût suspecter leur foi, et c’est gratuitement qu'on avance qu'ils regardaient comme de droit l'exception des choses défendues par la loi divine, qu'ils se croyaient dispensés de l’annoncer. L'Eglise avec cette fausse sagesse n’eût pas eu autant de martyrs. Non seulement les premiers chrétiens étaient incapables de prêter un serment qui pût compromettre la religion, mais continuellement ils combattaient pour elle ; ils prêchaient l'Evangile sur les toits, ils ne savaient pas rougir de Jésus-Christ. Toujours soumis aux puissances de la terre dans l’ordre temporel, ils professèrent avec la liberté qui appartient aux enfants de Dieu leur indépendance dans le domaine de leur foi ; ils avaient en horreur les actions indifférentes en elles-mêmes, lorsqu’en raison des circonstances elles pouvaient faire naître le moindre soupcon contre