Mgr de Mercy évêque de Luçon et les serments de 1792-1795

AMEL

évèque de Comminges. Ces six évêques n'étaient pas d'avis, vu les circonslances, de blâmer ceux qui avaient fait le serment de liberté et d'égalité. L'un d'eux, Mgr de la Luzerne, composa un mémoire dans ce sens, quia été publié par Migne. (La Luzerne, Œuvres complètes, VI, 514-588.)

C'est le 11 décembre 1792 que l’évêque de Langres envoya son mémoire à ses collègues de Fribourg, qui résolurent d'y répondre. Mgr de Bovet, théologien de renom, rédigea celte réponse et la publia à Ferrare, le 2 janvier 1793. L’évêque de Sisteron, dont Pie VI aimait à connaître l’apinion et qui jouissait de l'estime de plusieurs cardinaux, envoya sa dissertation à Rome. Le pape qualifia l'ouvrage d’ « écrit précieux », nous dit d'Auribeau, et le fit insérer dans le recueil de l'abbé Viviani, intitulé ; T'esfimonianze delle Chiese di Francia nel loro originale francese.

A Soleure, le plaidoyer de l'évêque de Langres en faveur du serment de liberté et d'égalité fut également fort mal vu. « Les évêques qui sont à Soleure, écrivait l'archevêque d’Embrun à l'évêque de Gap, le9 janvier 1793, me mandent qu'ils ont été scandalisés du mémoire de Mgr l’évêque de Langres.» Mgr de Mercy prit immédiatement la plume pour combattre le serment de liberté et d'égalité. Les archives de l'archevêché de Lyon possèdent une copie du mémoire de l'évêque de Luçon. Nous allons le reproduire in extenso à cause de son intérêt. Il faut se rappeler que Mgr de la Luzerne et Mgr de Mercy avaient été l’un et l'autre membres de l’Assemblée constituante :

« Réflexions de M. l'évêque. de Lucon sur la dissertation de M. l’évêque de Langres. relative au serment de la Liberté et de l Egalité. rt

« M. l'évêque de Langres a donné son sentiment sur le serment exigé par la Convention nationale, et il a répandu son opinion qui le justifie. Cette opinion, il la donne, non seulement comme la sienne, mais comme celle de cinq personnes réunies dans une ville de Suisse (Constance). La seule opinion de M. l'évêque de Langres est d’un grand poids, par la réputation dont il jouit dans l'Eglise gallicane, et que ses rares talents et ses grandes vertus ont méritée ; mais elle devient plus entrainante, quand elle se trouve appuyée de celle de cinq personnes égale-