Mirabeau
Dore
célèbre, Mirabeau s’écria dans un mouvement de foudroyante éloquence :
«Il est plus que temps de terminer ces longs débats. Désormais, je crois que l’on ne dissimulera plus le vrai point de la difficulté. Je veux le concours du pouvoir exécutif à l'expression de la volonté générale en fait de paix et de guerre, comme la Constitution le lui à attribué dans toutes les parties déjà fixées de notre système social... Mes adversaires ne le veulent pas. Je veux que la surveillance de l’un des délégués du peuple ne s'abandonne pas dans les opérations les plus importantes de la politique, et mes adversaires veulent que l’un des délégués possède exclusivement la faculté du droit terrible de la guerre, comme si, lors même que le pouvoir exécutif serait étranger à la confection de la volonté générale, nous avions à délibérer sur le seul fait de la déclaration de guerre et que l'exercice de ce droit n’entraîne pas une série d'opérations mixtes où l’action et la volonté se pressent et se confondent.
» Voilà la ligne qui nous sépare. Si je me trompe encore une fois, que mon adversaire m’arrête, ou plutôt qu’il substitue dans son décret à ces mots le Corps législatif, ceux-ci le pouvoir législatif, c'est-à-dire un acte émané des représentants de la nation et sanctionné par le roi, et nous som-
mes parfaitemont d'accord, si non dans la pratique, du .
moins dans la théorie ; et nous verrons alors si mon décret ne réalise pas mieux que tout autre cette théorie.
» On vous a proposé de juger la question par le parallèle de ceux qui soutiennent l’affirmative et la négative. On vous a dit que vous verriez, d’un côté, des hommes qui espèrent s’'avancer dans les armées ou parvenir à gérer les affaires étrangères, des hommes qui sont liés avec les ministres et leurs agents ; de l’autre, le citoyen paisible, vertueux, ignoré, sans ambition, qui trouve son bonheur et son existence dans l’existence, dans le bonheur commun.