Napoléon Ier et le Roi Louis : d'après les documents conservés aux archives nationales
XXXVIII NAPOLÉON Ix ET'LE ROI LOUIS.:
sion du maréchal Brune fût envoyée à son secours (1), Napoléon se décida à former un corps d'observation sur l’Escaut et donna des ordres pour que, de divers points de la France et de l'Allemagne, des forces suffisantes pussent au besoin se porter en Hollande (2). Le péril se trouva conjuré par la victoire de Friedland (14 juin 1807). Parvenu au bord du Niémen, terme de la course victorieuse qu’il avait commencée au mois de septembre 1805 et dans laquelle il avait parcouru la plus grande partie du continent et vaincu toutes les armées européennes, Napoléon se vit demander la paix par la Prusse et la Russie, paix consommée par le traité de Tilsitt du 8 juillet et qui laissa un moment respirer les nations engagées dans cette guerre meurtrière.
À s’en tenir à ce qui vient d’être dit des rapports de .Napoléon avec son frère depuis la promulgation du blocus, on pourrait croire que ces rapports offrirent un caractère de douceur et de modération qu’ils ne présentaient pas, au même degré, avant le décret de Berlin. On se tromperait. Diverses mesures dont Louis prit l'initiative avaient été pour l’empereur l’occasion de déployer à son égard de nouvelles sévérités. Depuis son retour à la Haye, Louis semblait avoir abandonné son idée de couronnement et cessa désormais d’en parler à son frère (3); mais, blessé de l’incertitude que paraissait offrir sa situation en Hollande, reconnu d’ailleurs non-seulement par les puissances alliées de la France, mais par l'Espagne, le Portugal et le Danemark, il voulut, dans son royaume, faire acte de souverain et montrer qu'il avait le
(1) Louis à Napoléon, 20 mai 1807, p. 118.
(2) Napoléon à Louis, 28 mai 1807, p. 120.
(3) Napoléon lui écrivait le 16 novembre 1806 (p. 76) : « Quant à votre couronnement, attendez la paix générale, »