Notes de police : de Robespierre à Fouché : documents inédits : papiers secrets, erreurs judiciaires, complots, pamphlets, choses d'Église

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cile de Girard qui reçut enfin, avant de mourir, les secours de la religion.

Cependant, le sous-préfet, instruit des menaces faites par Le Breton, écrivit au maire de prendre des mesures pour assurer le libre exercice du culte dans l’église paroissiale et l’inhumation dans les cimetières ; mais ce fonctionnaire, qui était dissident, simula une absence ; l’adjoint l’imita, et Le Breton disparut lui-même, emportant les clefs de l’église et tous les objets nécessaires à l’exercice du culte.

De son côté, le fossoyeur, elfrayé par les menaces qui lui avaient été faites, au milieu d’une commune presque entièrement composée de dissidents, n’osait creuser la fosse.

Le sous-préfet se transporta sur les lieux, accompagné de la gendarmerie, du procureur du roi, du curé de Bressuire, et de M. Georget, supérieur du petit séminaire. Les portes de l'église furent ouvertes par un serrurier, et la cérémonie funèbre, ainsi que l’inhumation, se firent sans obstacle. Seulement, la messe ne put être dite à cause de l’enlèvement des marbres et nappes d’autel, et presque tous les habitants se tinrent cachés pendant la durée de la cérémonie .