Observations du comte de Lally-Tolendal sur la lettre écrite par M. le comte de Mirabeau au Comité des recherches, contre M. le comte de Saint-Priest, ministre d'État

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accufateur , quand l’homme le plus paifible, le plus pur, le plus für de lui & le plus eftimé des autres , ne voudroit pas, dans-ces temps malheureux ; s’expofer au hafard d'u feul foupcon ; vous les avez provoqués tous, vous avez mis en principe qu’on devoit Les révéler tous publiquement ; & vous Aattant d'échapper feul à votre propre doétrine, tandis qu’elle écraferoit les autres, vous avez voulu livrer la France entiere aux délations & aux calomnies, dont vous confacriez l'impunité. Je n’ai pu foutenir l'idée de votre fécurité jointe à l'inquiétude univerfelle. Il falloit difiper ce funelte preftige. Il falloit vous ôter la penfée, car elle devenoit à la fin trop dangereufe , que perfonne ne pôt élever la voix contre vous. On doit me trouver modéré , en fongeant à tout ce que j'aurois pu dire, &c vous men aviez donné le droit. Mais je n’ai pas voulu fuivre votre doétrine même contre vous. Jai bien moins accufé encore que je nai défendu. J’ai défendu un bon citoyen attaqué ; j'ai défendu tous les autres menacés; al défendu des principes & des intérêts qui font de tous les temps; j'ai défendu ma patrie toute entiere. Je vais reprendre le travail que j'ai dû interrompre pour elle , caril n'intéreffoit que moi. Je ne fais pas fi vous m'en détournerez encore ; je ne fais pas fi vous mé répondrez: mais , quelle que foit votre réponfe , fi vous m'en faites une, dites vous bien qne je dédaigne les farcafmes , que je me crois au-deffus des injures , & que je venge la vérité.

Signé LALLY-TOLENDAL.

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A LAUSANNE.

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1789.