Oeuvres diverses, str. 244
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duit fort bien où il veut aller, Simon s’écrie : « O0 mon « Dieu, Dieu de paix et de liberté, bénissez nos efforts « dans votre cause ; que ceux qui m’entendent et qui m'inspirent deviennent comme les apôtres de la liberté de conscience, qu'ils lui restent fidèles à « jamais, qu’ils l’honorent par une modération invin« cible et qu’ils se rappellent toujours que, pour être « digne de la liberté, il faut savoir la respecter mème dans ceux qu'ils maudissent. »
Et encore : « Laïissons la haine à nos ennemis, rendons-leur justice. Défendons-les au besoin; que leur liberté nous soit aussi chère que la nôtre. »
Dicu, l'autorité incarnée, la source de toute intolérance et de tout arbitraire, le Dieu des fureurs et de l'enfer, devenu le hérault de la liberté et de la conscience, ce n’était déjà point mal pour commencer, c’est encore mieux pour finir : Un dogme de bon plaisir, contre lequel déposent la raison, l’histoire et la science, voue le berceau de l’homme au paradis où à la géhenne. Il est la négation de l’individualité humaine, l'ennemi implacable de la liberté : partout où il la trouve il l'égorge ; s’il est le plus fort, où, obligé de subir la générosité du fort, il en profite pour aiguiser ses poignards. La lutte dure encore, et M. Simon nous conseille de désarmer en face de l'ennemi. Il nous adjure, au nom de notre conscience, de livrer à ces forbans la liberté arrachée de leurs griffes. Pourquoi ne nous propose-t-il pas de la conduire, les poignets liés et la corde autour du cou, au tribunal du SaintOffice ?
Certes, Sinon d’Argos ne parla pas mieux en conseillant aux Troyens d'introduire dans leurs murs le funeste cheval.
La liberté de conscience, sous la plume de M. Simon, peut comporter une dizaine d’inquisiteurs, elle a besoin d'entendre la messe : « L’humanité, dit-il, pour
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