Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

SUR LA PÉTITION DE LA COMMUNE DE PARIS 103

en doute aujourd'hui que ce ne soient les écrits de Roland, qui préparèrent, avant cette session, Les préventions détestables de l’universalité des départements contre Paris et sa députation ? Qui ne se souvient de nos premières séances ? Vous aviez tout accaparé ; 142 membres étaient séduits par vous; vous triomphiez. Pourquoi Ja majorité vous est-elle échappée plus d'une fois? pourquoi la Montagne s’est-elle robustement constituée? Si vous n’aviez pas trompé la moitié de la Convention, cette moitié serait encore fidèle à votre système. Si Paris et sa députation avaient mérité vos persécutions, les patriotes de la Montagne seraient encore vos adhérents.

« Nierez-vous l'illégalité et l’avide empressement avec lequel vous nsurpâtes le bureaû de la Convention, dès la première séance? Nierez-vous votre précaution à perpétuer vos comités de législature ? N'avez-vous pas constamment suivi le même système d'usurpation? N’avezvous pas, jusqu'à la présidence d'Hérault, et de celle de Bréault à celle de Bréard, refusé la parole aux députés de Ja Montagne, et surtout à la députation de Paris, avec une impudeur remarquable ? N'avez-vous päs iyrannisé l'opinion, et jusqu'à l’expression de ceux qui ne suivaient pas vos étendards? Quand vous avez reconnu l'impartialité d'Hérault et de Grégoire dans le fauteuit, n’avez-vous pas déterminé et hâté leur commissariat, pour que dans la succession et le remplacement des présidents, votre tyrannie n’essuyät aucun intervalle par où la vérité et la justice auraient pu se glisser?

N'avez-vous pas accaparé tous les journaux ? Qui ne rougit de honte, qui ne gémit de douleur, en voyant leur perfidie, leur rage, leur impudence et leurs diatribes anticiviques!