Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

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102 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

sance de votre captif? Que n’avez-vous pas fait pour remplir votre double but dans la conservation des jours du tyran? prêter les mains à son procès; mais, sur vos propres motions, l’attribuer à la Convention nationale pour le diriger, mettre à l'abri des lois le violateur criminel des papiers de Louis, adopter d’une part

contre Louis les preuves de ses crimes, et de l'autre

étouffer nos réclamations contre les lacunes évidentes de cette collection, choisir parmi vous-mèmes les commissaires de l'instruction immédiate, donner vousmêmes voire ami pour conseil au tyran, traîner enfin Louis avec art et longtemps entre les appréhensions poignantes d’une procédure, et l'espérance de votre commisération puissante; tout cela ne démontre-t-il pas, non seulement à des yeux exercés, mais encore aux moins clairvoyants, que votre but était d'acheter l’abdication de Louis au prix de son agonie, et de vous : payer de la vie que vous vouliez lui laisser, par la tutelle et la puissance de son fils couronné? Non, non, ce n’est point un traître gratuit et volontaire qui révéla au ministre le secret de l'armoire de fer; un confident aussi intime d’un roi, tout esclave qu’il puisse être, ne livre pas ainsi de gaieté de cœur son maitre, son bienfaiteur, à la curiosité d’un ministre, dont l’élévation était du moins étonnante pour lui; c'est Louis séduit et composant enfin avec ses trafiquants, qui à révélé le secret de l'armoire.

« Vous demandez des preuves de votre ambition coalisée, et votre projet de feuillantiser l'État.

« N'est-ce pas vous, par Roland, et Roland pour vous, qui avez institué ce bureau d’esprit public, au moyen duquel un système de calomnie a été suivi? Qui révoque