Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

SUR LA PÉTITION DE LA COMMUNE DE PARIS 107

faire égorger la Montagne. Ceci se lie à l’affaire de Barbaroux. Les assassins devaient nous attaquér par le front, par les corridors et les passages de droite et de gauche. Je tiens le fait du citoyen Méaulle, qui a déjà annoncé à la Convention qu’il s'expliquerait sur cette atrocité.

La Commune de Paris s’est done fondée sur toutes ces choses, et sur celles déjà détaillées dans cette tribune, pour prendre le parti de donner son vœu sur la retraite des 22.

Maintenant, que faut-il faire ? vous répéterai-je ces éternelles exhortations à la paix? Si.je connais tant soit peu là marche du cœur humain et le délire des passions humaines, il n’est plus de paix entre la coalition des 22 et la Montagne. Autant je la désirerais possible, autant elle me parait impraticable. I] faut la dire, cette vérité, afin que le peuple la connaisse.

Je n'ai de conseil à donner à aucun parti; mais la position des choses est telle que je vois les 22 en guerre ouverte avec la Montagne, avec tous les sans-culottes, avec le peuple. Est-ce un champ-de-mars qui décidera de la victoire? [ra-t-on tàter tous les généraux pour essayer d’en faire marcher quelqu'un sur Paris ?

Que résoudra-t-on enfin? De quelque manière que les choses tournent, une explosion violente semble se préparer si l’un des partis ne cède pas. Mais le peuple est-il fait pour céder ?

A mesure qu'on veut méditer sur ces idées, l'effroi s'empare de l'imagination, et l’on ne peut que déplorer le sort de la patrie. .

J'ai dit ce que j'ai cru devoir dire. Je n'ai point de conclusion à prendre. Je conjure seulement ceux que ceci regarde, de ne point perdre la république.