Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

406 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

« Direz-vous, Brissot et vos amis, que ces faits ne sont pas exacts ?

« À la veille du désastre d’Aix-la-Chapelle, que vous w’ignoriez pas, n’avez-vous pas voulu porter toutes nos

- forces dans le Midi, par une double guerre sur Madrid et sur Barcelone ? N’avez-vous pas fait venir exprès de Bordeaux votre ami Laclos, qui, après avoir aidé à persécuter les patriotes dans le Midi, s'était chargé ici de faire réussir ce plan désastreux que Brissot et Guadet appuyèrent, et pour lequel ils furent couverts de. honte au comité où ils avaient monté leur eoup ?

« Lorsqu'on se rappelle votre partialité pour Roland, votre instrument, on ne sait trop qui doit le plus étonner de votre audace ou de l’aveuglement de ceux qui demandent encore des preuves de votre collusion avec ce minisire.

« Si tout autre ministre que Roland avait laissé voler le garde-meuble, auriez-vous gardé l’étonnant silence que vous avez commandé sur cette affaire ? si tout autre ministre que Roland avait violé le dépôt publie et si intéressant de l'armoire de fer, contre toute loi, contre toute forme de justice et de la manière la plus arbitraire et la plus scandaleuse, auriez-vous gardé le silence? auriez-vous souffert à tout autre ministre le mensonge effronté qu'il s'est permis en face de vous au sujet de son compte sur Paris; auriez-vous avili la Convention jusqu'à lui faire partager ainsi le démenti que Monge et des autres ministres donnèrent à Roland en face de vous? »

Tant de faits surchargent [a mémoire qu'il faudrait des volumes pour en développer la série et les nuances.

Mais un fait au moins ne m'échappera pas. Dans le temps du procès de Louis, vous avez formé le projet de