Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

112 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

écrits perfides, sans porter atteinte à la liberté de la presse. Ce moyen consiste à ce que le Comité de sûreté, réuni à celui de salut public, pût déclarer que tel ou tel journal est pernicieux. L’effet de cette déclaration serait d'interdire la faculté de la poste aux journalistes dont les feuilles seraient jugées dangereuses, sauf à eux à les envoyer à leur frais. Cette mesure n’a pas été adoptée. J'en proposerai une autre pour servir de contrepoison à la calomnie.

Je demande qu'il soit rédigé trois journaux, un pour les campagnes (nos ennemis l'ont bien senti, car ils ont entrepris la Feuille villageoïse) ; un pour les villes; un pour les armées; celui-ci est du plus grand intérêt, car on travaille à égarer les défenseurs de la République.

Je veux que ces journaux soient payés par la nation, et distribués gratis, au nombre de 45.000 exemplaires.

Ces journaux seront signés par trente députés. Les frais de cette institution ne s’élèveront pas à 500.000 livres. Je demande que les Jacobins présentent une pétition pour que cette dissémination de la vérité se fasse aux frais du Trésor publie ; on éclairerait ainsi toute la République, et vous sentiriez, avant quinze jours, toute l'influence d’une pareille institution.

1. Journal de la Montagne, n° 11 (du 18 juin 1793).