Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

XLI SUR LES INTÉRÊTS DUS A NECKER

(8 juillet 1793)

En quittant la France, Necker avait laissé en dépôt dans les caisses publiques une somme de deux millions, dont les intérêts lui avaient été régulièrement payés. Mais à partir du mois de mai 1793, ces intérêts lui furent refusés, parce qu'il était considéré comme émigré. LeS8 juillet 4793, Mallarmé, au nom du Comité des finances, présenta à la Convention les réclamations de Necker et demanda que le

payeur de la dette publique fût autorisé à continuer à

Necker le paiement des intérêts de ses deux millions. Osselin, Carra et Bentabole parlèrent successivement pour demander l’ajournement du projet de décret. Fabre d'Églantine parla ensuite.

Citoyens, il est important de peser le décret qui vous est présenté, car il pourrait n’être qu'un moyen jeté en avant pour procurer à cent cinquante étrangers la faculté d'emporter de grands fonds qui doivent être acquis à la République. Je demande l’ajournement jusqu’à ce qu’on ait examiné ses comptes. Il importe, d’ailleurs, qu’on cesse le paiement, par la raison que tout PRES est présumé redevable *.

1. Archives parlementaires, tome LXVIII, p. 425. — La Con vention rendit un décret qui suspendaït provisoirement le paiement des intérêts dus à Necker.