Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

134 OEUVRES POLITIQUES DE: FABKRE D'ÉGLANTINE

payeurs de ces pays que l'on est le plus tôt informé.

Si Pitt etses agents anglais nous dévorent avec tant de fureur, il faut avouer que ses agents à Paris, faisant concourir leur vorace cupidité avecses projets, rongentetcorrodent la République avec une activité, avee une soif, avec une fureur impossible à exprimer. Toute la République est parsemée de ces vampires, la cité de Paris en est inondée, ils y pullulent: Pittet ses coalisés ont vomi dans son enceinte un essaim de juifs et de subalternes de finance de tous les pays, gens sans aveu, qui y jouissent néanmoins d'un crédit immense à la Bourse parce qu’en effet leurs traites sont acquittées, et que tous les mauvais citoyens qui opèrent avec eux pour partager nos dépouilles savent très bien que ces gens ont des croupiers ministres et des commanditaires couronnés.

Plus les agents qui opèrent pour les banquiers sont fripons, plus. les banquiers sont contents; plus ils font approcher Pitt de son but, mieux ils opèrent pour lui. Un exemple encore, pris entre mille, vous fera mieux sentir cette vérité.

Le papier sur l'étranger, dont il est question, est endossé en blanc; ce sont les banquiers qui le veulent et le font ainsi, afin que l’assignat soit discrédité avec plus de rapidité, et voici comment.

L'agent qui négocie, je suppose, uné lettre de change de 400.000 écus en espèces sur Londres, la prend des mains d'un banquier, je suppose encore, le lundi. Ce banquier, suivant le cours du change du jour, en veut 1.500.000 livres assignats; l'agent part et revient le lendemain annoncer que l’opération est faite, et que, dans quatre jours, c’est-à-dire le samedi suivant, on peut aller toucher les fonds chez tel financier. Le samedi,