Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

RAPPORT SUR LE CALENDRIER RÉPUBLICAIN 181

que ce mot générique convenait à une chose qui, trentesix fois répétée, ne pourrait être représentée à l’oreille par des images locales, sans entraîner de la confusion ; que d’ailleurs des décades n’étant que des fractions numériques, ne doivent avoir qu'une dénomination commune ef numérique dans tout le cours de l’année, et qu'il suffit du nom du mois, pour donner à chaque période de trois décades la couleur des images et des accidents des mois qui les renferment.

Quant aux jours, nous avons observé qu'ils avaient quatre mouvements complexes, qui devaient être empreints bien distinctement dans ‘notre mémoire et présents à la pensée, de quatre manières différentes. Ces quatre mouvements sont le mouvement diurne ou le passage d’un jour à l’autre, le mouvement décadaire ou le passage d’une décade à l’autre, le mouvement mensiaire ou le passage d’un mois à l'autre, et le mou‘vement annuel ou la période solaire.

Le défaut du calendrier, tel que vous l’avez décrété, est de ne signaler les jours, les décades, les mois et l'année que par une même dénomination, par les nombres ordinaux ; de sorte que le chiffre I, qui n’offre qu'une quantité abstraite et point d'image, s'applique également à l’année, au mois, à la semaine et au jour, si bien qu’il a fallu dire, le premier jour de la première décade du premier mois de la première année ; locution abstraite, sèche, vide d'idées, pénible par sa prolixité et confuse dans l'usage civil, surtout après l'habitude du calendrier grégorien.

Nous avons pensé qu’à l'instar du calendrier grégorien, dont les sept jours de la semaine portent l’empreinte de l'astrologie judiciaire (préjugé ridicule qu’il

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