Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

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228 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

m'a dit que Chabot lui avait parlé d’une dénonciation par lui faite au Comité de sûreté générale, tendant à révéler une conspiration dont les agents devaient être accaparés, et les patriotes rendus suspects par un système de corruption pratiqué par les ennemis de la chose publique ; que, dans sa dénonciation, Chabot avait fondé ses preuves sur la remise de 100.000 livres au Comité; que Chabot lui avait dit qu’il était chargé, par les machinations de ce système, de me corrompre avec celle somme de 100.000 livres; que depuis longtemps il suivait cette trame, dans laquelle il s’était mis pour la dévoiler ; que, sur la remarque que fit Courtois à Chabot,

. Que son personnage, dans le cours de cette découverte,

était fort dangereux, surtout avec le dépôt de 100.000 livres entre ses mains, Chabot répondit qu'effectivement il était embarrassé de cette somme, mais qu'il avait d'abord pensé à la placer -à l'ouverture d'une fosse d’aisance, suspendue à un cordon qu’il n'aurait eu qu'à couper en cas de surprise; qu'à cette déclaration de Chabot, Courtois, fort étonné, lui fit observer que cette précaution, loin de le mettre à couvert, ne l’auraitrendu que plus suspect; que, sur la demande que fit Courtois à Chabot, si je savais quelque chose, moi déclarant, de ouverture qu'il lui faisait, Chabot lui répondit que je n’en savais pas la moindre chose, et qu’il n'aurait pas osé ni voulu me faire aucune espèce de proposition, ni tenté de me corrompre, parce qu'il voyait bien que j’étais trop patriote, et que j'aurais pu éclater de manière à empêcher sa découverte.

Sur quoi, moi soussigné, ayant eu de plus communication, au Comité de sûreté générale, d'une pièce portant un projet de décret, signé de la commission des