Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

264 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

moins que celle dont je vous entretiendrai plus bas, après l'exposition des faits et des motifs que voici :

D'abord {es journaux, comme à l’ordinaire, confondant les motions, les discours des opinants, surtout quand les opinions se coupent, se croisent et se succèdent avec rapidité; les journaux, dis-je, qui se copient, ont mis sur mon compte bien des choses que moi je n'ai pas dites, et en ont omis que j'avais énoncées. J’ai donc fondé ma motion contre le citoyen Vincent, sur les quatre faits suivants :

PREMIER FAIT.

Le citoyen Vincent avait manifesté l'intention formelle de faire organiser sans retard le Conseil exécutif selon la mode de la constitution de 17193. La notoriété publique, qu'il n’est pas permis d'ignorer, et dont un représentant du peuple à droit de faire usage quand d’autres faits viennent à l’appui, est la preuve de ce fait. Ajoutez les opinions énoncées à la Société des Cordeliers, par le citoyen Vincent, la doctrine de cette Société dans ce temps, les inclinations de quelques journaux, les expressions formelles de quelques feuilles des rues, les actes différents servant de conséquence à cette intention : voilà des preuves assez indicatives pour me faire redouter l’exécution d’un projet tendant à organiser sans délai le conseil exécutif selon le mode constitutionnel de 1798. J'ajoute encore la connaissance que j'avais d’un serment exigé dans quelques sociétés populaires de sections, tendant à maintenir l'exécution de ce projet, et des pétitions colportées avec sollicitation et exigence de signatures, lesdites pétitions tendant au même but. J’en fournirai la preuve.