Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

288 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

ai, et la guerre la plus terrible fut sourdement résolue contre moi. Tout-à-coup l'instruction cessa. Bientôt je me vis attaqué par des clameurs insignifiantes, par les calomnies les plus vagues en publie, mais sans doute en secret par les plus atroces, et on ne peut se défendre de celles-ci; mais les patriotes éminents, par leurs talents et leur vertu, ceux à qui la nation a confié un grand ascendant et une grande puissance, ne manqueront pas enfin de dire, que si lestyrans, les machiavélistes de Londres, et tous les ennemis de la République ont des agents, c’est auprès des patriotes accrédités et constitués en puissance qu'ils doivent avoir placé les plus perfides et les plus dangereux ; qu'il n’est pas un seul de ces patriotes puissants qui ne doive être, à son insu, circonvenü par la perfidie ;

que ses yeux, ses celles doivent être continuellement en garde ; qu'il n'est pas un seul de ces patriotes puissants, dont le caractère, et la plus petite passion, et le plus petit intérêt, ne soient étudiés avec art, avec soin, avec précaution par les calomniateurs et les reptiles qui bavent sur la république, pour produire la haine, la division, la méfiance et l’esprit de parti entre les

: bons républicains, et anéantir par là cette république

qui a coûté tant de soins et de peines à nous tous. Si cela n’était pas ainsi, noS ennemis seraient bien stupides et bien peu concordants à leur politique et à leur morale.

C’est par les manœuvres sourdes de ces perfides agents, que toutes mes actions ont été empoisonnées ; c'est eux qui ont controuvé les calomnies dont on m'assaille, encore ne dit-on que des choses vagues ; c’est par eux que mon zèle est précisément converti en