Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

PRÉCIS APOLOGÉTIQUE 287

des moindres griefs aux yeux des agents nombreux de la conspiration, tous mes calomniateurs. Ce sont eux -qui ne cessent de me ruiner, par la voie publique et indirecte, auprès des meilleurs patriotes, trop confiants sans doute, mais que l’excès de la perversité et de l’audace dont ils ont été les dupes ramènera à plusde clairvoyance sur les manœuvres ourdies Contre la patrie, et à plus de confiance et de justice envers moi.

J'ai done procédé au travail dont je parle, de l’aveu, à la pressante invitation et à la connaissance de beaucoup de mes collègues, avec soin, activité et impartialité, pendant plus d'un mois, sans interruption, et jour et nuit. Le rapporteur peut me rendre la justice qui m'est due à cet égard, et sur mon travail qui est dans ses mains, et sur l'esprit de ce travail, et sur la manière dont je m'en suis acquitté. Mais, je dois le dire ici, c'est à cette fonction dangereuse que je dois ce nombre d’ennemis qui me poursuivent sourdement d’une part, et avec tant de rage et d’extravagante audace de l’autre. La frayeur s'est emparée de bien des personnes. Vous avez dù voir, dans le temps, quelle différence ia révélation et l'instruction de cette conspiration apporta dans l’audace précédente, et le langage de bien des gens. La conversion fut frappante : la douceur et la bénignité succédèrent, tant dans les paroles que daris les écrits, à la fureur antécédente; les paroles de paix aux turbulences, les éloges des patriotes à la calomnie. Un grand nombre de conspirateurs et d’agents tremblaient d’être découverts. On laissa agir mon zèle, pour en détourner secrètement les effets. Je trouvais chaque jour un nouveau fil. On me connaît de l’activité, du zèle: on m’accorde plus de pénétration peut-être que je n’en

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