Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

294 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

plus encore que Delaunay n'aurait voulu? Que non seulement j'aurais consenti à ses desseins, mais que j'aurais encore, dans l'excès de mes complaisances, aliéré le peu d'utilité nationale que Delaunay aurait bien voulu laisser dans son Proyer de décret? Voilà pourtant ce que deviennent les assertions portées contre moi, lorsqu'elles sont pressées par une logique simple, claire, solide et appuyée sur tous les faits, sur toutes les pièces, et sur le dire et les écrits des témoins, agents immédiats de cette affaire.

Telle est ma défense sur cette affaire! et je la crois indestructible.

Quant aux préventions suscitées et conçues contre moi, aux déclamations vagues dont on m'a assailli en mon absence, je n'ai rien à dire ; je ne réponds qu'à des faits. BE

Tout ce que je dis et dois dire, c’est que mon cœur, le ciel et la patrie me sont témoins qu'il ne peut exister un républicain plus vrai, plus réellement tel que moi: c’est que, depuis Le 12 juiilet 1789, il ne s’est pas passé un seul jour où je n’aie rendu un service à la patrie ; j'en ai des témoins constants, et j'en allèguerai l'énumération quand on voudra, bien et solidement appuyée sur des faits. Non, pas un seul ne s’est écoulé où je n’aie pu me dire que j'avais servi efficacement la patrie ; et parmi ces services, j'en puis compter quelques-uns qui l’ont sauvée, et je le prouverai.

On dit que je suis ambitieux; je n'ai jamais occupé aucun poste ; je suis ambitieux de gloire solide.

On dit que j'intrigue; je défie tout ministre passé et présent, tout fonctionnaire, toute administration de dire que j'aie fait placer un seul balayeur de bureau,