Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

SUR LE CAS DE LOUVET 31

Ja grande base sur laquelle vous devez appuyer votré défense, car vous êtes attaqués. Le second moyen, c’est la publicité: je demande qu’il soit fait un mémoire historique et analytique, où vous exposerez tout ce qui se fait dans la Convention et dans Paris, jour par jour : ceci sera une histoire que vous opposerez au roman qui nous à été débité ce matin. Je demande aussi que vous surveilliez votre correspondance, afin d’assurer les envois : j'ose vous dire que le ministre de la Guerre n’est point dans les sentiments de certains autres, et je crois que vous pourrez faire parvenir vos envois dans toutes les parties de la République... L’intrigue a accaparé tous les journaux; vous n'en avez pas un; ce qui prouve que les Jacobins sont de grands intrigants.

Il est un autre moyen que je crois utile et qui produira un grand effet: presque toujours, lorsqu'une vaste intrigue a voulu se nouer, elle a eu besoin de puissance; elle a dû faire de grands efforts pour s’attacher un grand crédit personnel : s’il existait un homme qui aurait tout vu, tout apprécié dans l’un et l’autre parti, vous ne pourriez douter que cet homme, ami de la vérité, ne füttrès propre à la faire connaître : eh! bien, je propose que vous invitiez cet homme, membre de votre Société, à prononcer sur les crimes qu'on impute aux patriotes ; forcez sa vertu à dire tout ce qu'il a vu. Cet homme, c’est Pétion. Quelque condescendance que l'homme puisse avoir pour ses amis, j'ose dire que les intrigants n’ont point corrompu Pétion ; il est toujours pur, il est sincère ; je le dis ici : je vais lui parier, à la Convention, dans les moments d’explosion, et s'il ne me dit pas toujours qu'il gémit, je vois qu'il gémit intérieurement : ce matin, il voulait monter à la tribune. Il ne