Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine
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rait sans doute à Ville-d'Avray le mémoire qui doit faire leur éloge. Une chose digne d’être connue, c’est que David a déclaré que Boze lui avait dit qu'il ne dormait pas la nuit, et qu'il tremblait le jour, dans la crainte que ce mémoire ne fût trouvé. Or, cet aveu de Boze est de la plus haute importance, parce que, puisqu'on dit que le mémoire doit se retrouver, il importe qu'on l’examine scrupuleusement, afin de savoir s’il peut être présumé le même que celui qui a été présenté à Louis XVI.
Quant au discours de Barère, il est impossible de frouver rien de plus beau, de plus lumineux, de plus méthodique et de mieux raisonné. Il a fait avec beaucoup d'art la satire de Vergniaud et de Gensonné qui, dans leurs opinions, ont moins cherché à développer des raisonnements qu'à épancher leur bile contre les meilleurs patriotes. Barère n’est jamais sorti de son thème. Dans son discours de trois heures, il n'y a pas une seule ligne de vide.
On ne peut mieux prouver que lui, combien cet appel n'a été imaginé que pour avilir la Convention. Il a parlé de la souveraineté nationale. Il a démontré que le peuple ne pouvant exercer sa souveraineté sur un grand territoire, elle devait être déléguée, et que l'appel était destructif du gouvernement représentatif, Il a prouvé que toutes les formes Judiciaires avaient été suivies dans l'instruction de cette affaire, que d’ailleurs ce n'était ni un procès, ni un jugement, ni une loi, mais une mesure de sûreté générale, Il a terminé son discours par des observations diplomatiques, et a démontré que quel que soit le parti que prenne la Convention, les puissances étrangères n’en