Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

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82 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

qu'il s’apercevait qu’il avait perdu la confiance de Roland, et qu'il était à la veille d’être remplacé. On se rendit chez Le Moine et la translation des diamants se fit dans la salle des bijoux. Dans un coffre de cuivre était renfermée la totalité des plus beaux diamants et tout ce qui composait la parure de la couronne et les ordres de chevalerie, etc.; ce coffre était attaché au plancher par des vis; les diamants furent touchés par tous les membres de la Commission et remis dans le coffre; Le Moine insista pour qu’on dressât un inventaire de ces bijoux, pour qu'il fût libéré et décharge.

Roland lui dit : vous n’avez point ma confiance, remettez les clefs au citoyen Restoux que je désigne pour votre successeur.

Le Moine fit de nouveaux efforts pour obtenir la vérification des diamants. On manqua à trois ajournements. Restoux, au troisième rendez-vous, prétexta qu'il avait affaire à sa section. Trois jours après, le garde-meuble fut volé. Nommé commissaire pour lever les scellés du garde-meuble, j'ai procédé à la levée des scellés.

Je me suis éclairci par mes propres yeux de la manière dont lé vol a été commis. Deux portes portant le cachet du juge de paix étaient intactes. J’ai vu que la fenêtre par laquelle on est entré avait un trou de la hauteur de six pouces et quatre de largeur, fait avec un vilbrequin. Il a fallu que les voleurs aient passé leur bras par ce trou pour tourner l’espagnolette en dedans et ouvrir la fenêtre ; mais je ne conçois pas comment ils ont pu enlever une énorme barre de fer serrée par des écrous dans les volets. Ou cetie barre de fer y était ou elle n’y était pas; si elle y était, je déclare qu'on n'a