Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

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SUR LE VOL DÙ GARDE-MEUBLE 83

pu l'enlever par le trou; si elle n’y était pas, je demanderai pourquoi elle n'y était pas.

Il faut remarquer que le même jour où le vol a été commis, une garde avait été mandée et qu’elle fut contremandée. Il faut vous dire que de temps immémorial il y avait une garde extérieure sous les galeries au rezde-chaussée, et que Restoux a fait retirer cette garde au dedans, et elle ne peut sortir que par la rue SaintFlorentin. Dans la visite que nous avons faite, nous avons trouvé la trace de tout ce qui a été volé; mais ni aucune de nos recherches, ni le procès-verbal du juge de paix, ni l'aveu de ceux qui ont demandé un délai pour tout avouer, ni les dépositions des témoins n’ont pu nous faire découvrir ce qu'était devenu le coffre de cuivre. Il n'existe pas une trace qui puisse nous donner le moindre indice de ce coffre, qui contenait pour 18 millions de diamants. Nous avons trouvé dans différents mouchoirs, que les voleurs avaient laissés, la preuve qu'ils n'avaient pas énlevé ie trésor des diamants; car comment se persuader qu’étant en possession d'un trésor immense, ils se fussent attachés à des misérables dorures, à des vases, enfin à des vols de détail qui pouvaient prolonger leur séjour dans cet endroit périlleux.

Lorsque Roland destitua Cossard, le citoyen Courtois fut trouver Roland pour lui demander raison de la destitution de Cossard. Courtois indigné menaça vivement Roland, démontra sa conduite au grand jour. Il y eut des propos vifs de part et d'autre; le même jour, Brissot, qui n'avait jamais parlé à Courtois, vint le trouver etlui dit : comment des patriotes peuvent-ils se brouiller; il faut se rapprocher, s'expliquer fraternellement; il y a moyen d’arranger tout cela. Par l'entremise de Brissot,