Orateurs et tribuns 1789-1794

L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA DROITE. 149

(il rail) et vous aussi, vous me flatez. — Moi, vous flatter ! Vous ne rendez pas justice à vostra mère. Oune mère ne flatte pas son fils. Vous le savez, sire, en poublic, je vous ératie avec tout le respect possible, parce que je souis votre sujette, mais en particulier, je souis votre mère, et vous êtes mon fils, et aussi quand vous dites : je veux, moi je réponds : je ne veux pas. J'ai du caractère, de la fierté. À présent que je vais à Paris, c’est à l’impératriec à venir me voir, parce que je souis sa belle-mère; si elle ne fait pas son devoir, je n’irai pas chez elle. Voilà comme je souis. »

Elle avait le ventre plein de tyrans, écrit superbement Michelet sur Marie-Thérèse. Autant aurait-il pu dire de cette Lœtitia qui dans sa défiance du lendemain voulait garder de quoi donner un morceau de pain à tous ces rois qu'elle avait conçus pour le trône et le malheur, pour la grandeur et pour la pauvreté. Avaitelle le pressentiment des destins de cette race tragique. ballottée sans cesse entre deux infinis, entre la toutepuissance et les suprêmes infortunes, celles qui, si elles ne désarment point les justes sévérités de l’histoire, conquièrent la poésie et créent la légende, ce roman éternel des peuples ?