Orateurs et tribuns 1789-1794

L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA DROITE. 83

parente, des facultés d'improvisation servies par une mémoire excellente, par la méditation et l'étude continuelle des grands écrivains politiques, une froide audace qui ne se dément jamais, ni au milieu des orages de la Législative et de la Convention, ni devant l'émeute, ni dans les luttes parlementaires contre le parti libéral sous la Restauration, la conception énergique et excessive du principe d'autorité, une vision claire, rapide du moyen et du but, l'amour de l'action politique, du gouvernement, l’activité de la pensée, la préoccupation constante de moraliser, de philosopher sur les événements présents, de les rapporter, de les comparer à ceux du passé : de tels traits intéressent à la vie d’un personnage qui, soldat, orateur, historien, poète, auteur dramatique, député, préfet, ministre de l'intérieur, joua un rôle, sinon important, du moins fort honorable pendant quarante des années les plus glorieuses et les plus tourmentées de notre histoire. D’autres étudient l'homme privé, les ressorts qui mettent en mouvement son âme, qui donnent le branle à ses affections, à ses vices, à ses vertus ; le comte de Vaublanc a étudié, il décrit avec sagacité l’homme parlementaire, l’homme de parti, le jeu des coulisses de la politique, les pensées de derrière la tête des Assemblées, leurs prétentions et leurs défauts. Il pense et fait penser ; il a le sens du pittoresque, de la loi d'ironie, aime les voyages, la musique, la poésie, lit Plutarque, La Fontaine et Racine pendant ses proscriptions, pratique