Paul et Bonaparte : étude historique d'après des documents inédits

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dans une étude précédente, en essayant de préciser l'influence ïmmense qu'il a exercée sur Les destinées ultérieures de la Russie (4). Sans répéter i ici les faitssignificatifs relevés dans ce travail, je me bornerai à les compléter’en citant la déposition d’un témoin dont il ne viendra à l’idée de personne de contester la haute compétence et la par faite bonne foi. Ce témoin n'est autre (çue le comte Simon Woronzof, esprit supérieur, patriote ardent, ayant successivement représenté Catherine IE, Paul et Alexandre 1* en qualité d'ambassadeur près la cour britannique.

Dans un mémoire portant la date de 1802 il commence par on l'importance du département des affaires étrangères et la prudence qui doit présider aux choix des employés diplome. ques. Il constate que dans les principaux États de l'Europe. le nombre de ces employés est très limité et que nulle part on n’admet dans cette branche un étranger, quelque mérite et quelque zèle qu'il ait montrés pour l'État. Cette règle avait été également observée en Russie sous Pierre le Grand et sessuccesseurs immédiats. Sur une trentaine d'employés, un ou deux étrangers étaient tolérés au Collège des relations extérieures comme chiffreurs, plus sept à huit Allemands, sujets de l’Empire, dans les emplois subalternes. « Mais jamais, affirme le comte, aucun d'eux n’a obtenu assez de confiance, et avec juste raison, pour être chef de chancellerie chez le grand chancelier et le vice-chancelier de l'Empire. » Ces deux hauts dignitaires russes eux-mêmes avaient soin de ne nommer à ce poste important que des Russes d’origine, confessant la foi orthodoxe. « C'est vers l’année 1766, continuet-il, que commença le désordre dans le collège des affaires étrangères, qui est arrivé à ce point affreux de désorganisation où nous l’avons vu et où il reste jusqu’à présent. Plus de 150 personnes composent le nombre des employés à Pétersbourg, sans compter un nombre pareil répandu auprès des missions à l’étranger, et parmi cette armée d'employés il ÿ en a plus de 140 qui ne sont ni Russes ni de la religion du pays. 7/ n'y a pas de nation ni de religion connue en Europe qui n'ait plusieurs individus dans ce département. Aucune condition ou extraction n’y est exclue. Il y a des fils de facteurs, il y a des fils de courriers, de tailleurs, de boutiquiers, de chirurgiens, de domestiques, et ce qu'il y à de plus malheureux, c’est que quelques-uns de ces messieurs étant

(1) La diplomatie russe ancienne et moderne, Messager russe, janvier 1887.