Portalis : sa vie, et ses oeuvres

134 PORTALIS

misses dû raisonnement admises, la conclusion est invincible : la croyance à la préexistence de notre entendément mène logiquement à la foi en Dieu.

Appuyé sur ce raisonnement solide, Portalis emploie contre les systèmes sensualiste et matérialiste un

2

mode de discussion qui ne manquait, à l’époque où il écrivait, ni de nouveauté, ni de piquant : il s'attache à prouver que les sensualistes, si dédaigneux de la méthode spiritualiste qu’ils accusent de substituer le sentiment à la logique et à l'expérience, sont précisément les plus infidèles et à la logique et à l'expérience.

Si La Mettrie prétend que tout est matière, Portalis oppose à cette théorie le travail intellectuel que son énoncé suppose et invoque contre le philosophe matérialiste le fait même de ses raisonnements abstraits ?.

1. « Je conviens que nos idées viennent originairement de nos ; sensations : je conviens encore que notre corps est organisé de » Ja manière la plus convenable à notre intelligence; mais cela ne » prouve pas que nous ne sommes que matière, cela prouve seu» lement que nous ne sommes pas de purs esprits. Un savant ÿ analomisie me dira très-affirmativement, par exemple, qu'à la suite d’un tel mouvement physique dans les organes, dans les fibres ou dans les vaisseaux, je dois éprouver une telle affection morale : mais pourra-t-il medire ce que c’est que cette affection elle-même, et comment elle a pu être produite par le mouvement donné? Ne sentirai-je pas toujours que les parties les plus internes de mon organisation, que-tout dans mon corps est extérieur à ce principe profondément intime, qui me donne la connaissance de tout mon étre, qui est la source de toutes mes idées, et sans lequel il serait impossible de voir autre chose dans notre organisation qu'un mouvement sans vie, et une existence qui nous deviendrait absolument étrangère, puisque nous n’aurions » pas même le sentiment que nous existons. » (Portalis, loco citalo, tome Ier, chapitre rx, pages 154 et suivantes).

w

#

#

=

%

%

&