Portalis : sa vie, et ses oeuvres

LE CODE CIVIL 183 bienfaits, par de nouveaux traits de génie, la toutepuissance que lui conféraït la reconnaissance nationale. Il ne cherchait pas seulement à subvenir aux besoins urgénts, à parer aux événements présents; son Coup d'œil, perçant et vaste, embrassait l'avenir aussi bien que le passé, et, selon ses propres paroles, il voulait « bâtir un nouveau peuple à chaux et à sable. » Or, ce grand capitaine savait que la puissance militaire n’est pas tout pour une nation, et que les véritables fondements de l’édifice social sont les lois civiles et la foi religieuse. Aussi, dès le lendemain de Marengo, faisait-il préparer les codes destinés à régir la France moderne et l’acte mémorable qui devait relever les autels. É

Pour accomplir cette œuvre immense, Bonaparte s’éclairait de toutes les lumières, faisait appel à tous les dévouements. Son génie, son patriotisme l’élevaient au-dessus des mesquines exclusions del’esprit de parti. A tous ceux qui aimaient la France et désiraient la servir, il tendait la main, sans s'inquiéter de leur nom ni scruter leur passé, et les incorrigibles de tous les camps lui enviaient seuls la gloire de clore l’ère déplorable des guerres civiles. Quelques terroristes le dénongaient bien comme le secret émissaire des Bourbons, tandis que des émigréss’obstinaient à ne voir en lui que le continuateur du Comité de Salut Public; mais l’immense majorité des hommes modérés de tous les partis lui était profondément dévouée. Les conservateurs le remerciaient d'avoir mis un terme à l’anarchieet relevé