Portalis : sa vie, et ses oeuvres

SES DERNIÈRES ANNÉES 313 détails du service, par son fils aîné. Ce jeune homme, qui avait épousé en Saxe, peu de temps après le 18 brumaire, la jeune comtesse de Holck, nièce et pupille du comte de Reventlau, était entré, sous le Consulat, dans la carrière diplomatique, où il s'était fait remarquer par sa rare intelligence, et il occupait le poste de ministre plénipotentiaire à Ratisbonne, lorsqu'un décret impérial du 2? juin 1805 le nomma secrétaire général du ministère des Cultes. Ainsi secondé, Portalis put conserver sa haute position et continuer d'exercer, sur l'administration des cultes, l'influence prépondérante que lui assuraient sa science, son expérience et son caractère. |

Sa tache était des plus difficiles, et il ne fallait rien moins que l’ascendant de son nom, de ses lumières et de sa parole pour triompher des obstacles qui s’opposaient encore à la réorganisation définitive des cultes en France. Le nouveau ministre devait combler les vides faits par la Révolution dans les rangs du clergé, réprimer les excès nés de longues années de désordre, veiller sur les tendances des nouveaux titulaires, resserrer leur union avec le Gouvernement, les défendre de l'influence absorbante de certains ordres religieux, assurer au clergé le libre exercice de son ministère, maintenir l'indépendance de sa parole, lui conserver sa légitime influence sur l’éducation publique, pourvoir à ses intérêts matériels et préparer pour l’avenir son recrutement régulier.

Il importait tout d’abord de ramener la concorde et l'union au sein du clergé. Rien n’était plus difficile ;