Portalis : sa vie, et ses oeuvres

SES DERNIÈRES ANNÉES 325 » lois positives, divines et humaines, et particulière, ment avec les lois nationales. Tout ce qui blesse les » lois doit être proscrit !. »

Quant à la révision des statuts par les pouvoirs publics, il la combat sans hésiter. IL y voit une source de controverses sans fin et surtout une cause d’affaiblissement pour les ordres que l’on se flatterait d'améliorer. Il insiste sur le caractère essentiellement personnel et volontaire des vocations religieuses, sur l’exaltation qui les inspire, sur les préférences cachées qui les déterminent et qui échappent à l'attention de législateurs laïques; il affirme que, montrer la main du pouvoir dans la constitution d’un ordre, ce serait froisser la réserve instinctive et la pudeur religieuse des âmes qui viennent dans le cloître renoncer au monde, pour se jeter entre les bras de Dieu :

« La loi, dit-il, a tout pouvoir pour protéger les » établissements utiles, mais ce n’est pas la loi qui leur , donne la vie. Ils la reçoivent du fondateur qui les » crée, ils la conservent par l'esprit que ce fondateur » leur a communiqué, et qui tient souvent à des » circonstances imperceptibles pour le général des » hommes.

» Souvent une idée reçue, une pratique que les gens » du monde regarderaient comme indifférente, et » qu'ils s’empresseraient de proscrire comme minu» tieuse, suffit pour disposer les âmes aux plus grandes » vertus et aux plus grands sacrifices.

1. Rapport à l'Empereur, etc. (Portalis, Discours, rapports et travaux inédits sur le Concordat, page 530.)