Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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avec les penchants naturels du cœur humain et moins encore avec le caractère tout spontané de la dévotion des femmes. Portalis l'indique avec autant de vérité que de franchise, et il revendique, pour l'âme, dans ses plus nobles aspirations, une entière indépendance.

Quelques mois après, le 16 septembre 1805, il revient sur la question des congrégations, et, l’abordant cette fois directement, en termes généraux, il propose à l'Empereur de fixer les principes d’après lesquels aurait lieu la vérification des statuis d’crdres religieux !. IL commence par maintenir la nécessité absolue de cette vérification ; puis il pose la règle qui doit, en pareil cas, guider l’autorité laïque :

« Il faut, dit-il, confronter les statuts des associa» tions religieuses : 1° avec la loi naturelle, qui est le » modèle et l’exemplaire de toutes les lois ; 2° avec les

» les sœurs de la Charité, les sœurs de Nevers et les sœurs de la » Sagesse. Il y a peut-être d’autres congrégations de même nature » que je ne connäis point. Je désirerais qu’elles pusseni ne former » qu’une seule société; qu’on püût leur donner à toules une égale » impulsion et les mettre en mesure de faire tout le service. Don» nez-moi des renseignements détaillés sur leur institution, leur » nombre, leurs revenus et les encouragements qu'il faudrait leur » donner pour arriver à mon but. — NAPoLÉON. » (Correspondance de Napoléon Ier, tome X, page 519. Leitre de l'Empereur à Portalis. Milan, 47 mai 1805. Communiqué par M. le comte Boulay de la Meurthe.)

4. Rapport à l'Empereur, sur la nécessité de ne laisser établir dans l'État d'association religieuse qu'avec autorisation du Gouvernement et après avoir pris Connaissance de ses statuts, ef, lorsque ces statuts sont communiqués, de ne pas les modifier sans utilité. 24 fructidor an XIII. (Discours, rapports et travaux inédits sur le Concordat de 1801, par J.-E. M. Portalis, pages 529 el suivantes.)