Portalis : sa vie, et ses oeuvres

SES DERNIÈRES ANNÉES 357 dans les derniers jours du mois d'août, il prit un refroidissement qui dégénéra en fluxion de poitrine, et, le 25 août 1807, il mourait avec le courage d’un sage et la résignation d’un chrétien.

Il laissait dans sa famille et dans l’État, comme la dit le cardinal Fesch, un vide impossible à combler. Chacun le comprit, et, de toutes parts, les plus éclatants hommages furent rendus à sa mémoire. Dès que le bruit de sa mort se répandit au Corps législatif, la séance fut suspendue, et deux de ses anciens collègues, Dumolard et Philippe Delleville, se rendirent, en quelques paroles simples et touchantes, les interprètes de la douleur générale. L'expression des regrets du Corps législatif fut consignée au procès-verbal de la séance, et l'impression des deux discours votée à l’unanimité. |

Le 29 août, les funérailles eurent lieu aux frais de l'État, avec une pompe inusitée jusqu'alors. Tous les ministres et les grands corps de l’État suivaient le convoi, qui se rendit à pied, au milieu d’une foule émue et recueillie, du Ministère des Cultes à l’église Saint-Thomas-d’Aquin. Après le service religieux, l'abbé Delalande, curé de Saint-Thomas, et l’abbé Lejeas, vicaire-général du diocèse de Paris, dirent, en quelques mots, ce qu'avait été Portalis, comme homme et comme chrétien. Le corps fut ensuite transporté au Panthéon et déposé dans un caveau, à côté de la tombe de Tronchet. Le Grand-Juge Regnier et M. de Fontanes adressèrent à leur ami un dernier et solennel hommage.