Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

10 POUSSIÈRE DU PASSÉ

Au surplus, qu’elle ait été un moyen d’impulsion, où, au contraire, un obstacle à tout salutaire progrès, l’action de la Terreur, son influence, ses résultats ont tenu trop de place dans l’ère révolutionnaire, et, par voie de conséquence, dans la société contemporaine, pour qu’il soit aisé de renoncer à en étudier les convulsions. Ce besoin de la serrer de près, de la pénétrer de tous côtés, d'aller, qu'on nous passe l’expression, jusqu’à son cœur, s’est imposé à tous les historiens qui ont tenté de décrire les vicissitudes et les grandeurs nationales depuis un siècle. Les uns l’ont flétrie avec éloquence, les autres l’ont célébrée comme une période d’héroïsme et de gloire. Il nous paraît plus intéressant et plus utile de la juger de sang-froid, de la fouiller dans ses ressorts cachés, de rechercher comment « soixante brigands, pour nous servir du langage de Mercier, ont pu couvrir la France de sang et de deuil, et dominer dans Paris cinq cent mille hommes, témoins de leurs forfaits et trop dépourvus de courage pour s’y opposer ».

Il n’est pas de documents plus propres à fa-

ciliter cette tâche que ceux qu'a mis en œuvre