Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)
32 POUSSIÈRE DU PASSÉ
Convention. Son président, François (de Neufchâteau), se présenta, suivi de ceux de ses collègues qui n’avaient pas été réélus. Le président nouveau et l’ancien échangèrent des congratulations en paroles boursouflées et banales. Mais: c’étaient là des formalités qui furent vite jugées superflues. Il fallut y couper court. Girondins et Montagnards avaient hâte de passer aux discussions sérieuses. Ils ne se doutaient pas qu’elles allaient, en quelques mois, devenir tragiques et, parmi les sept cent quarante-neuf membres siégeant ce jour-là, en envoyer une centaine à la mort.
Couthon eut le premier la parole : « Jurons tous, s’écria-t-il, la souveraineté du peuple. » Et, faisant allusion à ce qui se disait d’un triumvirat composé de Robespierre, Danton et Marat et de leur dessein de s'emparer du pouvoir, il ajouta : « Votons une exécration égale à la royauté, à la dictature, au triumvirat. »
Danton lui succéda. Comme pour désavouer par avance les actes violents auxquels il devait, à si bref délai, s’associer, il dit : « Abjurons ici toute exagération, déclarons que toutes les
propriétés territoriales, individuelles et in-