Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)
34 POUSSIÈRE DU PASSÉ
peur et aussi la certitude de Pinutilité des protestalions. Dans l'après-midi du même jour, tandis que Paris tremblait devant la violence des manifestations populaires, un officier de la municipalité de Paris, escorté par des gendarmes et suivi d’une foule hurlante, alla donner lecture, sous les croisées du Temple, du décret de la Convention. Le Roi lisait quand retentirent les trompettes. Il ne bougea pas. Son âme était déjà cuirassée contre les émotions. Dix-huit jours avant, de la même place, il avait pu voir, au bout d’une pique, la tête de la princesse de Lamballe.
Cependant, on avait oublié de proclamer la République. Ce fut fait le lendemain 22 septembre, sur la proposition de Billaud-Varennes. À cette heure tragique, l’âme de Paris et de la France battait-elle à l’unisson de l’âme de la Convention? On en peut douter. Les plus violents en doutaient eux-mêmes.
— Tout le peuple de France est contre nous, s’écriait Robespierre jeune au club des Jacobins. Notre unique espoir repose sur les citoyens de Paris.
Et un membre du club, Defieu, répondait :