Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3, str. 259

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CIE à : : un moyen d'animer le peuple contre les jacobins , dont l’exis= tence serait regardée comme le seul obstacle à la paix. On put connaître alors le danger de commencer par des menaces une attaque, qu’on ne fait suivre d'aucun effet, Les jacobins se continrent à lalecture de cette déclaration. L'assemblée parut donner une sorte d’assentiment à la réponse qu'avait faite Delessart. Léopold allait au-delà de toutes les espérances qu’on avait conçues de sa modération, il parlait de la constitution avec respect, il absolvait le peuple français de tous les désordres de la révolution, en les reportant sur les jacobins. Dès que ceux-ci furent rassemblés dans le lieu sombre où se tenait leur assemblée, la joie et l’orgueil éclatèrent sur leur figures. Léopold les avait agrandis ; eux seuls servaient encore de rempart à la liberté française, puisque les despotes n’attaquaient

plus qu’eux. Le parti de la Gironde qui avait beaucoup à se plaindre de Pinsolence de leurs chefs, aublia dans cette circonstance ses ressentimens. Brissot demanda aux jacobins, s’il n’était pas temps d’accepter le cartel de guerre que leur proposait Léopold, On lui répondit avec un sentiment unanime, on ne rêva plus que vengeances, que conquêtes ; Ro = bespierre fut vaincu dans son opposition. Il ne lui resta, pour maintenir sa popularité, que d'attaquer avec fureur la cour et les ministres. La perte de Delessart fut jurée; on se disputa à qui lui porterait les premiers coups. L'assemblée reçut la nouvelle impulsion que lui donnèrent les jacobins, plus fortement ligués entre eux.Brissotobtint la formation d’un comité pour examiner la conduite de M. Delessart.

. Les constitutionnels voyaient tous ces mouvemens d’un œil interdit et troublé; ils ne savaient, ni ne pouvaientmêmecçoncerter leur marche; leurs heureux rivaux avaient seuls le droit de se réunir dans un elub. Le leur avait étédissous récemment par unattroupementsorti des jacobins. Réduitsà invoquer le secours de Pétion, voici la réponseque leur avaitfaitecetétrange magistrat : {a oi vous protége, mais le peuple s’est prononcécontre vous ; c'est la voix-du peuple que je dois écouter.

La cour était dans un trouble extrême. Le ministre Narbonne exposait, avec véhémence, la conduite mal-adroite des ministres qui venaient de fournir des armes terribles aux factieux. Ceux-ci l'accusaient à leurtour, d’être d’intelligenceavec quelques-uns deleurschefs ; on répandait à la cour qu’un concert avait été formé entre le parti de Lafayette et celui de la Gironde, pour perdre le roi. Narbonne , irrité des dégoûts qu’on lui faisait éprouver, et voulant pett-être inspirer au foi an sentiment plus profond de ses dangers, prit la résolution d’avertir le public de ces querelles du cabinet. On vit paraître dans un journal , une lettre adressée aux trois généraux Ro-