Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
CHE
tituante : cette assertion est malveillante et inexactes Rabaut pensa, jusqu'en 1797; qu'il y avait tout à redouter du parti contre-révolutionnaire , et il dévoua ses efforts à le combattre ; les premiers jours de septembre et les violences exercées pendant le procès de Louis X VI, lui avaient apris qu’une faction exécrable menacçait le berceau de la république, et il résolut, au péril de sa vie, de s'opposer à ses fureurs ; voilà tout le secret de cette prétendue contradiction qui n'exista jamais. Après avoir combattu avec le plus généreux courage, l'opinion de ceux de ses collégues qui prétendaient que la convention avait le droit de juger Louis XVI, il s'éleva avecune énergie nouvelle contre le mode de jugement adopté par cetté assemblée, qui, en adoptant contre l'accusé tout ce qué le code criminel avait de rigoureux dans ses formes, en rejetait tout ce qu'il avait de protecteur ! Il déclara qu'aux tribunaux seuls appartemait le droit de rendre des jugemens, et que la mort de Charles Ier avait amené en Angleterre l'usurpation de Cromwell , laquelle avait été suivie du retour de la royauté. Il voulait que la convention prononcât par oui ou par non sur la culpabilité de Louis , et qu'après avoir , ainsi, rempli les fonctions de grand-jury pational d'accusation , elle renvoyäât l'application de la peine aux assemblées primaires. Pendant le cours des débats de cette affaire à jamais déplorable, où les menaces d'une faction sanguinaire, soutenues de toutes les fureurs des assassins de septembre, ne purent arracher à la convention, pour la peine de mort , que la majorité effective d’une voix (voy. Louis XVI dans la Galerie historique des Contemporains ) on entendit plus d'une fois Rabaut s'écrier en répétant les mots par lesquels :l venait de terminer le discours qu'il avait prononcé dans cette fatale circonstance « Je suis las de ma » portion de despotisme , et je soupire après instant » où un tribunal national nous fera perdre les formes et » la contenance des tyrans. » Lors de l'appel nominal relatif à la peine à infliger à Louis, il se prononca, par mesure de sûreté générale, pour la détention jusqu'à la paix, et le bannissement à cette époque; joignant exressément à ce vote, celui de l'appel au peuple, seul et dernier moyen, comme on Va vu ailleurs, de sauver ce malheureux prince (%0y. Boner DE TREICHES, dans la Ga-