Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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la vengeance des républicains , et demandent qu’on emploie contre eux l’armée qui défend la Savoie d’une prochaine invasion.

Les suites de ce combat, que les Lyonnais isoutinrent le 29 mai pour le salut de leur cité, devinrent inutiles et funestes. Paris, deux jours après, marcha servilement sous la conduite d’une commune plus cruelle encore que la municipalité de Lyon.

Quelques jours se passèrent, pendant lesquels les Lyonpais purent espérer de conjurer l'orage qui s’amassait contre eux. Leurs nouveaux magistrats unissaient la fermeté à la modération ; nulle crainte ne put l’emporter chez eux sur le désir d’une juste vengeance. Challier fut jugé, fut condamné par une commission qu’ils créèrent. C'était le premier exemple d’un scélérat puni pour ses crimes. Ses complices furent épargnés; les Lyonnais se contentèrent de les garder comme des otages. Ils cherchèrent les occasions d’attester leur patriotisme , et concoururent de tous leurs moyens à la défense des frontières. Kellerman, général de l’armée des Alpes, demanda aux Lyonnais quelques pièces d’artillerie, quelques objets d’approvisionnement qui lui étaient nécessaires. Îls étaient menacés d’un siége , et cependant ils furent émus du besoin de nos soldats , de ces soldats dont on allait diriger les armes contre eux. Kellérman L touché d’un tel dévouement, devint pour eux un intercesseur constant , mais jamais écouté. Robert-Lindet, commissaire de la convention près de l'armée des Alpes, seconda avec zèle la médiation du général. Il y eut un homme qui parut ne plus respirer que pour la ruine des Lyonnais et de leur cité; qui ne répondit jamais à leurs oifres de conciliation , aux nouveaux sacrifices qu'ils proposaient , que par ces mots : Rebelles, confessez votre crime, ouvrez vos portes, montrez-vous obéissans, désarmés; méritez, à force de repentir , la clémence de la convention. Il y eut un homme qui rappela des Alpes Kellerman et la Plus forte partie de son armée ; qui conduisit contre la seconde ville de France une croisade de Français ; qui arma contre elle la jalousie des villes voisines , l'ignorance et le fanatisme des campagnes. L'histoire nomme Dubois - Crancé, On peut juger à quel point il fut sourd à tous les actes de soumission , puisque ce fut en vain que les Lyonnais, qui s'étaient d’abord déclarés pour les girondins, annoncèrent peu de temps après leur neutralité dans cette querelle , et même acceptèrent et firent publier avec pompe la nouvelle constitution donnée par la montagne.

Le siége est résolu, Soixante mille hommes entourent Lyon.