Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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degrés la meilleure infanterie de l'Europe, La cavalerie des Autrichiens , en conservant presque jusqu’à la fin de la guerre sasupériorité, fut pour eux, dans mille occasions, un stérile avantage, Déjà ils s'étaient aperçus avec humiliation combien leur artillerie étaitau- dessous de la nôtre. Ils parvinrent, mais ce ne fut que tard , à une rivalité un peu plus heureuse à cet égard. 3

Les corps du génie et de l'artillerie offraient une multitude d'hommes instruits,propres à guider l’inexpérience de nos nouvelles armées. Carnot, qui avait appartenu au premier de ces deux corps, les protégea, et ils contribuèrent à sauver la France. Il y eut une commission attachée au comité de salut public, ou pour mieux dire à Carnot , qui combina avec lui ces plans de campagne vastes et audacieux, qui surpassent de beaucoup les combinaisons les plus renommées de Louvois. Elle était composée d'hommes dont les noms ou les vertus appelaient la proscription , tels que d’Arcon, Marescot, Dupont, Montalembert. Malgré d'éminens services, la tyrannie ne les prit point pour ses victimes.

Je passe à des événemens militaires qni se trouvent liés.avec l’époque que je retrace. Je ne ferai que les indiquer avec rapidité.

Après la prise de Valenciennes, il n’y eut plus une seule des puissances liguées qui se ressouvînt encore du motifpeur lequel la ligue avait été conçue. La France ne fut plus à leurs yeux qu’une nouvelle Pologne. La politique arrêta l'audace, l’égoïsme égara la politique. L'empereur déclara Valeneiennes sa propre conquête. L° Angleterre, plus adroite, semblait avoir réservé Toulon à Lonis XVII. Le prince de Saxe-Cobourg fit les démonstrations d’une invasion hardie à laquelle on ne pouvait plus reprocher la témérité de celle du roi de Prusse , puisqu’elle offrait un point d’appui plus assuré et moins dedistance à franchir. Déjà il avait fait lever aux Français le camp de César. Cambrayne demandait plus qu'un faible effort, la ligne des places fortes était passée. La nombreuse cavalerie allemande . allait inonder des plaines fertiles. Paris eût connu son approche par celle de la disette. Mais l'Autriche oublia Paris et la France; elle s’occupa de la place du Quesnoy et de Maubeuge; l'Angleterre s’occupa de Dunkerque. Un ordre insensé sortit du cabinet de Saint-James. L'armée anglaise, commandée par le duc d’Yorck, se sépara des vainqueurs de Famars. Quand la haîne la plus prononcée eût conduit ee mouvement, elle n’eût pu le rendre plus opposé à toute communication, à tout appui réciproque. Le prince de Cobourg se dirigeant sur Maubeuge, le duc d'Yorck se dirigeant vers Dankerque, mettaient entre eux toute la séparation que des ennemis actifs