Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
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dans leurs rangs : toute leur artillerie , les équipages du due d’Yorck tombèrent au pouvoir du vainqueur. Deux mille hommes furent faits prisonniers. Le duc d’Yorck, grâce au secours de quelques corps autrichiens, se retira à Tournay. Clairfait passa la Lys, et rentra pour la seconde fois dans la position qu’il occupait sur les hauteurs de Thielt, et d'où il pouvait encore menacer Courtrai et protéger la ville d’Ypres.
La victoire du 29 floréal fut une des plus glorieuses et des plus utiles de cette année ; elle laissa les généraux français maîtres de poursuivre leur premier plan de campagne. Cependant leur audace , accrue par un tel succès, ne pouvait plus supporter de retards. Pichegru avait résolu d’investir Tournay; mais, tandis qu'il faisait les approches de cette ville, il s’engagea sur toute la ligne des combats dans
lesquels il fut impossible de modérer l’impétuosité des sol_ dats français. Ils brûlaient d’emporter Tournay dans une
seule action. Ils farent repoussés ; mais le prince de Cobourg _m’osa les poursuivre: huitou neuf mille hommes restèrent sur le champ de bataille. Tout fait croire que les Français, malgré les infidélités et les réticences de leurs relations , supportèrent la plus grande partie de cette perte. Il fallut revenir à des combinaisons plus fortes et plus sages. Pichegru, qui ne voulait plus tenter de ces attaques désespérées, n’entreprit point de forcer le général Clairfait dans la position redoutable qu’il avait prise sur les hauteurs de Thielt; mais il eut l’art de l'en faire sortir avec un grand désavantage. Il donna ordre au général Souham de se porter sur Ypres. Clairfait parut d’abord ne pas regarder cette: attaque comme sérieuse ; mais elle fut pres$ée si vivement, que le général autrichien se mit enfin en marche pour secourir la ville d'Ypres qui lappelait. Il fut battu par le général Souham. Sa déroute fut si complète, -qu'il y perdit ses équipages. Ypres capitula bientôt. La West Flandre fut ouverte aux Français; mais ce n’était point encore le théätre où devaient se porter les coups décisifs de la campagne. Une nouvelle armée s’était élancée sur les bords de la
Sambre et de la Meuse; des environs de Thionville. elle
s'était précipitée sur Charleroi.
À l'ouverture de la campagne, les mouvemens de l’armée sous les ordres de Jourdan ne paraissaient nullement concertés avec ceux de Pichegru. Deux combats très-meurtriers s'étaient livrés près d’Arlon; ils n’avaient point été décisifs. Les armées autrichienne et française parurent désirer de se trouver dans d’autres positions. Le général Beaulieu, qui avait fait tête à Jourdan, détacha un corps de douze à quinze