Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
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ils ouvrirent les rangs des ennemis par la baïonnette. Un régiment anglais, en fuyant, porta du désordre dans l’armée des alliés, La gauche fut rompue. Le général Cobourg ordonna la retraite, et la conduisit avec assez d’habileté pour ne point laisser de canons aux vainqueurs : pendant la nuit, il s’éloigna du champ de bataille.
La seconde conquête de la Belgique fut le prix d’une journée si glorieuse. Le succès en avait été préparé par un moyen nouvean dans l’art de la guerre , mais qui ne paraît pas s'être reproduit depuis avec le même avantage. Le général Jourdan avait fait planer un ballon au dessus du champ de bataille. Il fut instruit par l’aéronaute des dispositions de l'ennemi. C'était la troisième victoire remportée par les Français dans les champs de Fleurus. On a gardé le silence sur la perte qu'ils éprouvèrent dans celle-ci : elle dut être considérable,
_après trois attaques infructueuses; celle des Autrichiens a été estimée à dix mille hommes, parmi lesquels peu de prisonniers. :
Valenciennes, Condé, le Quesnoy et Landrecies furent réduits à leurs propres forces, et capitulèrent après une faible résistance des commandans autrichiens. à
Je ne suivrai pas plus loin les succès de cette campagne : je me réserve de parler des victoires qui chassèrent l’ennemi au-delà du Rhin, et de la conquête de la Hollande, J’ai pensé que ce grand événement trouverait mieux sa place dans uve introduction qui précédera l’histoire de l’époque suivante de la révolution francaise, et qui présentera le tableau politique de PEurope pendant et après le règne de la convention.
C’est alors que je parlerai aussi de la paix faite avec l'Espagne, de la campagne glorieure qui l'avait amenée, de la paix conclue avec le roi de Prusse ; enfin de celle qui fut présentée aux rebelles de la Vendée, et qui fut négociée avec Charrette, devenu leur chef principal, mais qui n’eut d’autres effets que celui d’une suspension d'armes.
La France n’était point encore parvenue à un plus haut degré de gloire et de puissance; la France n’était jamais tombée dans un tel degré d'épuisement et de misère. Un fléau qui avait son principe dans les violences atroces et absurdes du comité de salut public, la plus cruelle disette, s’était annoncé peu de temps après le 9 thermidor : le peuple observait ses progrès avec une terreur qui ne manquait pas de les accélérer ; les complices de la dernière tyrannie spéculaient sur ce funeste héritage dont elle avait embarrassé ses successeurs. Par leurs cris d’alarmé, par les désordres qu'ils excitaient, par leurs mesures insidieuses, ils cherchaient à