Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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mort d’un enfant malheureux que l’Europe appelait roi de France, et qu'un geolier féroce ( Simon le cordonnier } opprimait, torturait, empoisonnait par l’usage des liqueurs fortes , dont il faisait lui. même ses brutales délices ; après cette mort , le comte de Lille prit le titre de roi, sous le nom de Louis XVIII, La ligue ne fit rien pour accréditer cette démarche politique; elle ne lui accorda aucun genre d'honneur , aucune influence. Des secours qui lui étaient fournis par le roi d'Espagne et par limpératrice de Russie lui donnaient de faibles moyens de se procurer quelque image d’une cour. Il résidait dans les états de Venise, qui alors étaient loin du théâtre de la guerre, et qui n’y prenaient aucune part. Le comte d'Artois ne se trouvait guère plus heureux pour avoir choisi l'hospitalité de l’Angleterre. Les habitudes d’un luxe, cru nécessaire dans les grandes cours , et que le malheur n’avait pas suffisamment corrigées , lui rendant le séjour de Londres trop dispendieux, l’obligèrent à Fabandonuer et à se retirer en Ecosse. Le gouvernement anglais hésita long-temps à lui fournir des secours efficaces.

Mais le moment était venu où ce gouvernement faisait profession de résolutions. généreuses. Un grand nombre d’émigrés, irrités contre la Prusse et l'Autriche, arrivaient à Londres, demandaient des armes, des vaisseaux, un prince français à leur tête, et les côtes si long-temps désirées de la Bretagne et du Poitou. De Puysaye se joignait à leurs instances. On a vu dans l'histoire de la convention comment cel aventurier, sans gloire et sans courage, avait conduit à la plus honteuse défaite les malheureux républicains qui furent connus sous le nom de fédéralistes ; tel il devait se montrer envers les royalistes. {l ne fut jamais fidèle qu’aux instructions secrètes du gouvernement anglais. Il affectait d'élever beaucoup au-dessus des combattans de la Vendée, des bandes qui le reconnaissaient pour chef dans plusieurs parties de l’ancienne Bretagne. C'étaient ces chouans qui s’étaient formés, après le désastre de l’armée vendéenne , dans la ville du Mans; troupe avide, indisciplinée, féroce , capable quelquefois des plus hauts faits de courage , mais plus faite pour déchirer un état que pour relever un empire. Ces alliés convinrent mieux au ministère britannique que la petite armée de Charrette, Celle-ci pourtant reçut quelques faibles secours et de trompeuses espérances.

Cependant le ministère britannique mettait à former l'expédition promise aux royalistes une précipitation qui devait

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servir ensuite d’excuse à la perfidie. il avait formé plusieurs