Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

5o DIRECTOIRE

Vendfenhs dont la vengeance avait survécu à celle des roiss" Le général Hoche, qui les battitsuccessivement , rendit justice. à la valeur de Stoflet, et à la tactique que Charrette avait créée dans les guerres de parti. On put cependant reconnaître , à la facilité inespérée qu’on eut à les vaincre ; combien ils avaient dû de leur gloire aux généraux et aux. troupes qui leur avaient été précédemment opposés. Leur fin à tous deux fut également déplorable. Charrette fut pris, le 4 germinal de l'an 4, dans une forêt où, depuis plusieurs jours , il s’était réfugié avec un petit nombre de ses compagnons. Stoflet, trahi par les siens, fut découvert dans son asile, où il se défendit en vain. Charrette monira du calme, et Stoflet de l’insensibilité en s’avançant à la mort.

Peu de temps après, Puysaye fut battu, et fut encore une fois heureux dans sa fuite.

Le général Hoche soumit partout les rebelles; il les sou mit jusqu'au fond du cœur. Il étudia toutes leurs passions pour les calmer; il voulut connaître toute l'étendue de leurs malheurs pour les réparer. Après les avoir enlevés à la cause désespérée des Bourbons, il se garda bien de les. offenser dans un sentiment plus profond , et qui avait toujours excité plus puissamment leur. enthousiasme, la religion. Le directoire , pour des causes que je développera, s’éloignait tellement de la tolérance religieuse , que le général Hoche, en lexercant dans la Vendée ; pouvait être regardé comme infidèle aux ordres qu'il avait recus. Il avertit le directoire des funestes effets d’un système impolitique, par cela même qu’il était irréligieux. Tous les fléaux de la guerre civile reparurent peu de temps après que Hoche eût été éloigné de ces départemens. La chouannerte se montra moins héroïque, mais plus dangereuse encore que la Vendée.

L'autorité du directoire, qui devait d’abord s’accroître et ensuite périr par les victoires des généraux, recut beaucoup de lustre des opérations du vainqueur et du pacificateur de la Vendée. Déjà un autre héros, par des triomphes plus éclatäns, établissait la domination des Francais dans un pays que l’histoire appelait leur tombeau. La république vengeait en Italie les longs malheurs des deux maisons d'Anjou , les perfidies qui changèrent en désastres les rapides succès de Charles VIN, de Louis XII, la défaite de Francois Ier, et les victoires incertaines et infructueuses de Catinat, de Vendôme , de Coigny. D’un autre côté, les Français passaient le Rhin sous des chefs déjà connus de la victoire; vingt états allaient être soumis ; le trône de l'Autriche allait être ébranlé dans ses antiques fondemens. Mais, avant de Passer à ces grands événemens,