Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF. £9

mot énergique : Le sang anglais ny « point coulé: muis l'honneur anglais ÿ 4 coulé par tous les pores !

Les chouans embarqués sur des chaloupes et des bateaux plats , étaient revenus sur le continent , et y recommencaient les hostilités non loin des liéux où les émigrés étaient fusillés.

Avant l'expédition de Quiberon, Charrette avait déjà levé létendard de la guerre civile. Les moyens qu’il employa pour ranimer dans le cœur de ses soldats l’enthousiasme que la paix y avait laissé languir, annoncèrent que ces malheureux habitans ne se laissaient arracher qu’à regret au repos qu'ils avaient glorieusement reconquis. Il répandit dans ses proclamations des impostures aussi audacieuses qu'invraisemblables ; il affirmait , et tous les autres chefs de la Vendée appuyaient son témoignage , que les commissaires dé la convention s'étaient engagés à remettre entre leurs mains le fils et la fille. de Louis XVI. Il forgeait des lettres du comité de salt publie qui avouaient cet engagement , ét qui annonçaient l'intention de le rompre. Il excitait ses .compagnons à la vengeance d’un tel parjure. Il annonçait qu'il avait intercepté un convoi dans lequel on avait trouvé des barriques d’un poison qui devait être répandu dans toutes les rivières et les fontaines de la Vendée. L'effet de cette proclamation ne répondit pas à ses espérances. Elles furent encore plus décues par la direction que prit l’expédition anglaise : après le désastre de Quiberon, quelle confiance pouvait-il inspirer à de tels alliés et concevoir lui-même ? Chagrin , embarrassé , il fut obligé d’attendre que les paysans eussent fait leur moisson pour les ramener à de nouveaux combats. L'opinion de l'Europe lui avait attribué une sorte de dictature dans ces contrées ; mais il était loin de l’exercer sans contradiction. Son nom n'avait eu qu’un faible éclat tant qu'il avait été à côté de la RocheJacquelin , de l'Escure . de Beauchamp ; et d'autres l'éros

d’un courage plus impétugux que le sien. Il avait dû sa fortune, si c'en est une que de prolonger la guerre civile, à la résolution qu’il avait prise de ne pas passer la Loire avec eux. Un autre chef plus populaire que lui, Stoflet, ancien garde-chasse , était aussi resté dans la Vendée. Il avait eu une part à peu près égale aux succès qu'ils obtinrent en vengeant tant de victimes fusillées ou noÿées par Carrier. Il était jaloux et indigné de la suprématie que s’arrogeait son rival. Ils séparèrent leurs troupes , et ne concertèrent plus leurs opérations. Le général Hoche marcha contre eux dès le mois de brumaire. Le directoire gouvernait alors la république. Ici s'éteint tout d’un coun la renommée de ces

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