Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF. og

s’approchait des sources de l’Inn. Mais Bonaparte ne savait pas vaincre incomplétement, et quel que fût le plan de ses opérations à venir, il ne voulait plus qu’il y eût en Italie une armée de Wurmser. Il ne le perd pas de vue un seul instant ; il le poursuit de position en position; il veut le forcer à ne plus tenter que les ressources du désespoir. Déjà Wurmser ne se confie plus aux montagnes : il a vu que, loin de retarder, elles ne font que précipiter les victoires des Francais. Il cherche la plaine; il se rapproche de Mantoue; il veut inquiéter Bonaparte sur ses communications. Réussira-t-il une seconde fois à faire lever le blocus? Mais à mesure qu'il fait ses dispositions, Bonaparte le suit lui-même par derrière, taille en pièces tout ce qu’il rencontre de son arrière-garde. D'un côté, il le chasse sur Mantoue ; de l’autre, il lui défend l'approche de cette ville. Par où le lion cerné s’ouvrira-t-il un passage? Wurmser est forcé de livrer une bataille à Bassano. Il est vaincu; il n’a d’autre espoir que de se jeter dans Mantoue. Il tente la route de Vérone; il est repoussé de cette ville par un corps que la prévoyance du général Français y a placé. Il prend une autre route; il marche pendant toute la durée des jours et des nuits. il combat tous les corps qui l’ont gagné de vîtesse. Le désespoir a redoublé ses forces; il perce les lignes de l’armée assiégeante là où elles sont moins épaisses. Il a le bonheur de trouver un pont, celui de la villa Imprenta, qu’on avait négligé de couper, malgré l’ordre de Bonaparte. La fortune, comme par une compensation de toutes ses rigueurs pour un généreux vieillard, lui avait réservé cet unique moyen de salut. Il a atteint le terme de sa course, il entre dans Mantoue; mais l’armée qu’il commandait a perdu dans ces différens combats plus de quarante mille hommes, et Bonaparte enferme le reste dans Mantoue.

Cependant des deux armées francaises qui semblaient se partager la conquête de l'Allemagne, et dont les progrès ul térieurs auraient fait une diversion si favorable à Bonaparte, l’une fuyait, l’autre se retirait. Le général Jourdan avait éprouvé une défaite complète; le général Moreau se trouvait engagé dans une position terrible, d’où ses talens militaires le firent sortir avec gloire. L’archiduc Charles avait rendu aux armées autrichiennes une confiance que de si longs revers avaient abattue. Le cabinet de Vienne redoublait d’efforts. Les subsides de l'Angleterre favorisaient de nouvelles levées, qu’excitait encore mieux l'enthousiasme national, C'était chez les Hongrois sur-tout qu’un zèle héroïque se manifestait ; tous les jeunes guerriers étaient excités par le récit du glorieux malheur de Wurmser. Uu nouveau général, le feld-maré-