Pro Macedonia : polémique de Wendel et de Rizoff au sujet de la Macédoine
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avons dit que la différence des races contribuait beaucoup à cette inégalité de traïtement des deux pays de la part de l'Europe. Le Serbe est slave et porte en lui toutes les distinctions et caractéristiques du Slave : il est rêveur, poétique, brave, emporté et franc, tandis que le Bulgare est resté au fond un Tartare : pratique, agile, brave également, mais hypocrite et sanguinaire. Le Serbe, convaincu de la justice de sa cause, considère comme superflu de la defendre, tandis que le Bulgare crie, s'agîte, se lamente là où il a le droit pour lui comme là où il ne l’a pas, mais où il a intérêt à obtenir quelque chose (1). Il en est résulité que les Bulgares ont inondé le monde de leurs brochures sur la Macédoine « bulgare » et sur « les droits » qu'ils ont sur ce pays, et que seule leur voix a été entendue. Leurs agenis s'infiltraient chez toutes les’ grandes Puissances, explottant les sympathies slaves en Russie, les traditions de Gladstone en Grande-Bretagne, les intérêts politiques ou économiques en Allemagne, en Autriche-Hongrie et en France, — quitte, pour la Bulgarie, à abandonner les unes et passer au camp opposé, procédé que les hommes politiques bulgares appellent : faire une politique pratique. Pendant ce temps, les Serbes, forts de leur droit, gardaient le silence. C’est ainsi que, partout en Europe, l'opinion publique; travaillée par les Bulgares, est en faveur de la Buïgarie. Cette croyance en son bon droit est si fort enracinèe que les trahisons bulgares les plus manifestes n'ont pu dessiller les veux des hommes politiques, ni même des savants européens.
Puisse la discussion Wendel-Rizoff ébranler cet échafaudage d'erreurs et dévoiler la vérité.
Nous cédons la parole à M. Wendel et à son antago-
niste. Déresr.
(1) On emploie en Macédoine le verbe : bougariti pour dire se lamerter. :