Pro Macedonia : polémique de Wendel et de Rizoff au sujet de la Macédoine
puble de poursuivre la lutte. Je crois que la Russie cédera la première. Mais, que ce soit la Russie ou une autre puissance, le renversement d’un des grands États belligérants sera le prélude de la paix. C’est là ina ferme conviction. Je suis persuadé que les socialistes allemands et mes amis personnels Érzberger et Theodor Wolff sont victimes dans cette question d’illusions très nobles, mais dangereuses.
En ce qui concerne la Bulgarie, il ne faut pas oublier qu'elle n’est point entrée dans la guerre pour défendre ses possessions antérieures, qui ne furent menacées d'aucun côté. Au contraire, on sait que l'Entente avait promis à la Bulgarie des compensations territoriales pour sa seule neutralité. Mais la Bulgarie n’a pas pu rester neutre, comme elle n’a pas pu marcher avec l’Entente, se trouvant dans l'obligation absolue de résoudre les deux problèmes dont dépend son existence: réaliser son union nationale et empêcher la Russie de s'installer à Constantinople. Ce double objectif cependant, qui constitue les buts de guerre de la Bulgarie, ne pouvait être atteint par l'alliance avec la Russie, la Serbie, la Roumanie et la Grèce de Venizelos. Et c’est justement à cause de cela que la Bulgarie est, loyalement et sincèrement, entrée en guerre aux côtés de ses alliés actuels. Lorsqu’elle le fit, elle était pleinement consciente de la gravité de sa décision. Mais elle comprenait également qu'elle serait bien plus exposée, après la fin de la guerre, au danger d'être encerclée par la Russie établie à Constantinople, une Serbie deux fois plus grande, la Roumanie et la Grèce, ce qui signifierait pour elle : la vassalité de demain et la perte de l'indépen-