Quatre commissaires du Conseil exécutif à Angers : (1794)

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pables. La Société et le peuple se sont levés simultanément et ont adhéré à ce que le membre avait dit. Des cris multipliés de Vive la République, vive la Convention se sont fait entendre de toutes parts. — Proust a fait des reproches à la Commission Militaire et dénoncé quelques membres de cette Commission, pour avoir calomnié la Société et les autorités constituées. Francastel a dit que ce que la Commission avait fait, était par ses ordres. »

Séance mouvementée s’il en fût, et ce à deux pas de la guillotine! C’était pour empêcher les anciens administrateurs du département de monter à l’échafaud que la Société de l'Est avait organisé la résistance et qu’elle avait poussé l’audace jusqu’à le faire en face des représentants eux-mêmes. Ajouté à cela lintérêt personnel : si Dieusie, Larévellière, Brevet de Beaujour, Couraudin de la Noue, Maillocheau, Despugeols et Tessié du Clozeau sont condamnés, pourquoi épargner les membres de la Société qui ont fait cause commune avec ces prisonniers pendant les années 1792 et 1793? En définitive, c'était un plaidoyer pro domo.

C'était le discours prononcé le 9 février par Baudin, qui avait fait sortir les membres de la Société de l'Est de l’état de stupeur dans lequel ïls étaient plongés; c’est son discours qui avait été le principe de l’arrêté portant qu’il serait demandé que des défenseurs officieux fussent accordés aux prévenus. Francastel voulut l’en punir sans retard, et dès le 16 février, lendemain de son retour à Angers, il faisait arrêter Baudin et ordonnait de le conduire à la citadelle d’Amboise. Le Commissaire du Conseil Exécutif devait y rester six mois.

Le 28 mars, Hentz et Francastel prononcèrent la dissolution de la Société de l’Est, et depuis cette époque il n’y eut plus qu’une seule Société Populaire à Angers,